La montée de l’extrême droite n’est pas une conséquence mais un symptôme
- nouvellerevolution
- 30 janv.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 mars
Un symptôme c’est ce qu’on a quand on est malade. C’est la fièvre, la toux, des douleurs, des boutons, des crampes, ou quand c’est psychique, des obsessions, des angoisses.
Il est indéniable que notre société va mal. Certains problèmes sont tout à fait réels, comme par exemple la baisse du pouvoir d’achat, le travail précaire, les fermetures d’usines, les burn-out, le réchauffement climatique. D’autres choses, qui sont considérées comme des problèmes, n’ont pas vraiment d’effets négatifs prouvés, comme par exemple les immigrés, les élites, le mariage pour tous.
On répète sans cesse les causes supposées de la montée de l’extrême droite. Et de plus en plus de gens leur accordent leur confiance pour résoudre ces problèmes. Mais pourquoi l’extrême droite et pourquoi maintenant ? Que propose-t-elle comme solutions concrètes visant à résoudre des problèmes réels, qui ne sont d’ailleurs pas nouveaux ?
L’avantage d’une démocratie sur une dictature, et ne l’oublions pas, l’extrême droite propose quand même un régime à la base, « autoritaire », c’est qu’elle s’adapte en permanence aux évolutions de la société, tandis qu’une dictature est un régime figé. Depuis le début de notre société industrielle, grâce aux luttes sociales, à chaque augmentation de productivité, les salaires augmentaient et les heures de travail diminuaient, la Sécurité sociale a été créée, les vacances se sont allongées. C’est ce qu’a permis la démocratie. Au début des années 1980, le néolibéralisme s’est imposé partout, et coïncidence, au même moment la gauche et les syndicats ont cessé de revendiquer, s’estimant satisfaits des résultats engrangés après 2 siècles de luttes.
Ce qui a fait que les profits ont continué à augmenter mais pas les salaires, et les heures de travail n’ont plus diminué, au contraire. Les surprofits colossaux engrangés n’ont même pas été reversés en partie en impôts parce qu’ils ont été placés dans les paradis fiscaux, « enfers fiscaux » pour la société. Et c’est comme ça déjà depuis 45 ans.
Ça c’est la maladie : une société bloquée !
Ce malaise dans la société produit une révolte légitime, mais qui ne peut pas être tournée contre les vrais responsables, parce que ni les politiciens ni les médias n’en dénoncent la cause réelle. Des symptômes sont donc apparus. L’extrême droite est comme le bouton ou la fièvre sur notre société malade. Et sa maladie c’est le blocage de son évolution.
Ce n’est pas un hasard si maintenant, on se tourne vers elle, quand on pourrait mettre en œuvre beaucoup d’autres solutions pour résoudre ces problèmes, adaptés à la maladie. Ce serait des « médicaments » sociaux.
Imaginez un intestin bloqué et qu’au lieu de donner un laxatif, qui peut même être doux et naturel, on n’a donné que des antidouleurs contre les maux de ventre. Et maintenant l’intestin explose !
Le 30 janvier 2025
André Vital
Sociodocteur
Vous trouverez ici un texte sur le même sujet paru dans l’édition de 2018
de « Nouvelle Révolution »
très belle analyse. bravo
Soon...