Je l'avais dit
Chapitre 1 – LE TRAVAIL ET L’ACTIVITÉ
1.1. PRÉSENT
1.1.1.1. Le travail valorisé
LE TRAVAIL DISPARAIT
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Il n’y a pas que l’industrie
Mais l’emploi tertiaire est tout aussi menacé, car soumis comme les autres à l’automatisation, la délocalisation et les hausses de productivité : la plupart des services bancaires sont actuellement effectués par les clients eux-mêmes et dans certaines chaînes de supermarchés, les clients scannent eux-mêmes leurs achats et payent à une caisse automatique. Beaucoup de guichets d’administrations aussi sont déjà remplacés par des services « on-line ». En ce qui concerne plus particulièrement les banques, secteur emblématique de la tertiarisation, l’hebdomadaire économique belge « Trends », sous-titrait ainsi une de ses enquêtes en septembre 2016 : « Entre le début des années 1980 et aujourd’hui, la sidérurgie belge a perdu 25.000 emplois. Il n’a fallu au secteur bancaire que la moitié de ce temps pour en supprimer à peu près autant. » Autre secteur, pour prendre des exemples diversifiés, le journalisme. Entre 2001 et 2010 (9 ans), le nombre de journalistes a été réduit d’un tiers au Royaume Uni et d’à peu près autant aux États-Unis entre 2006 et 2013 (7 ans) et en Australie, de 20 % entre 2012 et 2014 (2 ans) (Courrier International du 8.9.2016, repris de The Guardian le 12.7.2016)
Mis à part les changements structurels résultant de nouveaux modes de production ou d’une nouvelle répartition du travail au niveau mondial, il ne faut pas oublier que la cause principale de la diminution du travail est inhérente au capitalisme lui-même : c’est toujours à cause ou grâce à l’augmentation de la productivité, qui est réalisée pour l’augmentation des profits.
Malgré tout ça, le taux de chômage reste pour le moment stationnaire, sauf en Espagne, Grèce, Portugal et Irlande où il est très important. Et le nombre total d’heures de travail prestées dans nos pays ne diminue pas substantiellement, comme on aurait pu l’imaginer. Donc le travail industriel disparaît et l’expansion du tertiaire est limitée parce qu’il bénéficie aussi d’importantes hausses de productivité notamment grâce à l’informatique. Il n’y a que l’emploi dans les services publics qui croît, parce qu’on découvre toujours de nouveaux besoins des citoyens à satisfaire. Entre 1980 et 2008, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 36% en France. La plupart de ceux-ci font certainement un travail utile, ne fut-ce que pour compenser les dysfonctionnements de la société.
Mais la corrélation entre le travail qui disparaît et se vide et le travail qui s’étend est tout à fait paradoxale, parce que ces deux mouvements sont à priori contradictoires. Nous expliquerons ce phénomène plus loin.
L’avenir
En 2014 ont paru plusieurs études concernant des prévisions d’emploi à plus long terme. Selon une étude de deux chercheurs de l’université d’Oxford (« Le futur de l’emploi », par Carl Benedikt et Michael A. Osborne), 47 % des emplois seront remplacés par des robots endéans les 20 ans aux U.SA., ce qui fait presque la moitié. Ils dressent aussi la liste des 10 métiers les plus menacés. Qui sont : télémarketeur, officier d’état civil, couseuse, technicien en mathématique, souscripteur en assurances, réparateur de montres, agent de fret, technicien en laboratoire photo, guichetier de banque et bibliothécaire. En 2015, en Belgique, une étude donne le chiffre de 49 % des emplois menacés par l’informatique et la robotisation. Parmi les métiers menacés, celui d’employé de bureau offre une proportion de 97 % d’emplois « robotisables » ! Pour la France, l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) nous annonce le chiffre de 11,763 millions de postes de travail qui seront supprimés d’ici 2025. Sur une population active de 25,8 millions de travailleurs en 2015, cela fait 45 % d’emplois supprimés.
Extrait de « Le travail disparait. Profitons-en ! », L’Harmattan, 2023 et de « Nouvelle Révolution », Les 3 cultures, 2018
Chapitre 1 – LE TRAVAIL ET L’ACTIVITÉ
1.4. FUTUR
1.4.4. Rappel : les deux causes de « l’activisme »
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Il y a la cause interne, que je viens de décrire et qui vient du désir de créer, d’inventer, de bouger, de se surpasser, de fabriquer, d’apprendre, de voyager, d’entrer en relations, d’aider, de spiritualiser, de jouir, présents dans tout être humain, ce que le travail empêche en grande partie. Il y a aussi la cause externe, qui vient de la disparition irrémédiable du travail ou de son vidage de substance tel qu’il ne vaut plus la peine ni qu’il n’y a plus aucun intérêt à le faire, à part financier. Si l’apparition, la prise en compte, la promotion et l’extension de l’activité a donc une face allons de l’avant et libérons-nous, elle a aussi une face adaptons-nous à l’évolution que le capitalisme nous impose. Les activistes veulent réduire le travail, les capitalistes le détruire. Ou alors revenir au travail précaire ou à l’esclavage.
Anticiper la réduction du travail
Le travail ne va jamais disparaître tout à fait mais sa quantité sera substantiellement réduite. Ce processus est en train de prendre de l’ampleur et on refuse d’en tirer les conséquences. Je rappelle les chiffres que j’ai donnés au paragraphe « Le travail disparaît » : France, 45 % de disparitions, États-Unis, 47 %, Belgique, 49 %. Tout ceci à une échéance de 10 à 20 ans. Ce qui est magique dans ma proposition, c’est que la réduction du temps de travail de 50% correspond presque tout à fait avec le pourcentage des emplois qui vont disparaître ! Ce serait trop facile, et dans le fond quand même inadmissible, que les capitalistes suppriment la moitié des emplois existants et se tirent en laissant la société se débrouiller. Il faut rappeler que d’une part, ce sont les travailleurs qui payent les chômeurs via leurs cotisations à la Sécurité sociale et qu’avec un taux de 50 % de chômeurs ce ne serait plus possible et que d’autre part, chaque emploi supprimé fait augmenter les bénéfices du patron de la valeur d’un salaire brut. Une redistribution ne fut-ce que partielle est donc indispensable et tout à fait légitime.
Le paradoxe tragique de notre société, et qui est surtout le fait de la gauche «travailliste», est d’absolument vouloir maintenir le travail, contre l’évolution du capitalisme et aussi contre le désir des gens et même leur propres désirs intimes. A leur décharge, nous avons le fait que le désir d’activité est très peu exprimé, ou alors avec une teinte de culpabilité, que la valeur « travail » reste au centre de notre conception de la vie et qu’elle n’a pas encore été remplacée par une autre, et que sans valeurs on n’est rien. Nouvelle Révolution a pour objectif de remédier à cette carence.
Cela fait déjà longtemps que nous avons cessé de travailler
Par ailleurs, depuis environ trois décennies déjà, la plupart des gens ne font plus un vrai travail. Nous avons vu dans « Le travail se vide » que le travail actuel est majoritairement un simulacre. Travail absurde, inutile, « boulot de merde », qui va jusque dans plus de cas qu’on ne l’avoue « être carrément payé à ne rien faire ». Le vrai travail, celui qui fatigue, qui salit, qui nécessite son intelligence, son habileté, son ingéniosité, son savoir- faire, son expérience ou celui des anciens, qui est aussi le travail utile, immédiatement ou dans un avenir proche, est effectué en grande partie par des immigrés. Tout le tragique du populisme est de nier cette réalité.
Nous sommes donc prêts pour les activités. Grâce à eux.
Extrait de « Le travail disparait. Profitons-en ! », L’Harmattan, 2023 et de « Nouvelle Révolution », Les 3 cultures, 2018
Chapitre 1 – LE TRAVAIL ET L’ACTIVITE
1. 1. PRÉSENT
1.1.3. Pourquoi il y a le travail alourdi et précaire ?
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L’entropie
Pour finir, ce ne sera pas la baisse du profit qui mettra en péril le capitalisme, mais sa hausse, qui va tôt ou tard se heurter à des limites. Dont la plus décisive sera la disparition progressive du travail par la poursuite de l’automatisation et des délocalisations, ce qui devrait entraîner aussi à plus long terme une diminution de la consommation. Ceci concerne surtout les pays développés, car le travail a encore de beaux jours sur le reste de la planète. Quant à l’épuisement des ressources naturelles, ce n’est pas vraiment un problème car, quand l’une a été épuisée, on en a toujours trouvé d’autres. L’angoisse devant le risque d’épuisement des ressources naturelles, comme le fameux « pic pétrolier », est contredit régulièrement par des découvertes de nouveaux gisements, notamment ceux du gaz de schiste. Ce n’est qu’une métaphore de notre angoisse devant la fin pressentie de notre système économique et politique. Il en va de même pour l’angoisse devant le caractère limité de la surface de la Terre, qui n’est pas du tout partagée dans les pays émergents. Ce qui mènera à la fin du système, nonobstant sa capacité d’adaptation, c’est simplement le fait que tout système en expansion se désagrège à un certain moment par entropie, à moins qu’on ne renverse la vapeur avant pour tendre vers un certain degré d’ordre et de stabilité. Des cycles de croissance et de récession, le capitalisme en a connus beaucoup, depuis le début. C’est d’ailleurs une de ses caractéristiques fondamentales, abondamment étudiée par les économistes. Mais ces cycles se sont toujours inscrits dans une hausse continue à long terme, dont le fer de lance est la hausse de la productivité. Or, toute évolution a une fin. Le progrès ne peut être infini, en premier lieu parce que personne ne le souhaite vraiment. L’immortalité, qui serait le progrès suprême, est inaccessible. Il est significatif à cet égard que la théorie cosmologique en vigueur soit celle du « Big Bang ». Les concepts scientifiques sont souvent homologues aux concepts idéologiques et politiques. Le Big Bang c’est l’expansion infinie. Peut-on concevoir qu’à un certain moment, l’arrêt de la croissance matérielle et la stabilité soient profitables ? Tout en ne niant pas non plus l‘intérêt de certaines évolutions.
[comme tous les extraits du Chapitre 1, ce texte est aussi paru dans « Le travail disparait. Profitons-en ! », éditions L’Harmattan, 2023]
Extrait du chapitre 1 – LE TRAVAIL ET L’ACTIVITÉ
1.2. PASSÉ
1.2.3. Après l’introduction du travail
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Les conquêtes ouvrières
Dès le début, les travailleurs ont résisté. S’ils ont intégré la valeur-travail, s’ils l’ont admise et valorisée, s’ils ont revendiqué avec acharnement d’en avoir – même les anarchistes – ce n’était pas à n’importe quel prix. La lutte a été constante pour l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail. Autrement dit pour que les ouvriers participent un tant soit peu aux profits réalisés par les patrons grâce à leur travail.
Au début du capitalisme, les ouvriers libres travaillaient 15 heures par jour et 6 jours par semaine. Ce qui faisait des semaines de 90 heures. La journée de travail pouvait aller jusque 17 h. Il y avait énormément d’accidents et de morts, en partie à cause de la fatigue. Il n’y avait pas de vacances et le travail des enfants et des femmes était moins payé. Par-dessus tout, un chômage structurel important contribuait à garder les salaires très bas. Les conditions de travail et de vie étaient effrayantes. Nombreuses sont les enquêtes faites à l’époque sur la condition ouvrière qui en témoignent. Je ne citerai qu’un seul exemple entre mille : la durée moyenne de la vie des ouvriers à Mulhouse en 1827 était de 21 ans et 9 mois ! Un médecin de Lille décrivait ainsi en 1858 les enfants qui travaillaient en usine : « [Les enfants paraissent] des petits vieillards ridés, mous, flasques, édentés, au ventre proéminent et dur, à la poitrine en carène de vaisseau, dont l'ossature faisait saillie, les jambes grêles, le rictus douloureux. » (Les enfants au travail dans les usines au XIXe siècle – ICEM Pédagogie Freinet). Un des grands enjeux de la mise au travail généralisée a aussi été l’enfermement des ouvriers. Les usines se sont vite dotées de hauts murs, avec des portails d’entrées monumentaux et des gardiens. D’ailleurs aujourd’hui encore, on appelle une entreprise « une boîte ».
La résistance ouvrière s’est d’abord faite par des sabotages et par des insurrections générales dans toute l’Europe en 1830, 1848 et 1871. Aussi par la grève qui a été le principal moyen de pression sur le patronat, car atteignant le cœur du processus de production de la richesse. Celle-ci n’est autorisée qu’en 1864 en France. Les syndicats eux, ne sont autorisés qu’à partir de 1884. Tout ce qui s’est passé avant comme grève ou association d’ouvriers a été réprimé sauvagement car considéré comme illégal. Un seul exemple pour montrer la résistance constante du patronat : l’évolution de l’âge minimum autorisé pour le travail des enfants en Grande-Bretagne : 1801 – 8 ans, 1819 – 9 ans, 1842 – 10 ans dans les mines, 1878 – 10 ans partout, 1891 – 11 ans. En France, c’est en 1841 qu’on interdit le travail des enfants en-dessous de 8 ans.
Nouvelle Révolution
Extrait du chapitre 15
LES AUTRES
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15.9. L’extrême droite
Tout mouvement social et politique accompagné d’une idéologie se présente normalement sous deux faces : l’une c’est la critique de la société, l’autre c’est son projet. Le second est en toute logique, lié au premier. Il faut savoir ce qu’on critique et pourquoi et ce qu’on propose pour remédier à ce qu’on critique et comment y arriver.
Commençons par le projet. Contrairement à tous les mouvements et idées que nous venons de citer, l’extrême droite ne propose rien. Ou en tous cas, rien de nouveau. Elle se cantonne au domaine de «valeurs traditionnelles » : famille, religion, autorité, travail. Aucune analyse politique, économique ou sociale. Le « retour » à des valeurs plus ou moins mythiques, ou plus exactement, la survalorisation de certains fondements toujours présents de notre société, contribuerait à régler tous les problèmes existants. C’est comme si à un arbre en train de pourrir, on mettait un corset pour qu’il tienne encore debout. Et que si ça ne marche pas, on renforce encore celui-ci en y mettant des couches supplémentaires. Le problème n’est pas que ça n’empêche pas le pourrissement ou la décomposition. Le problème est que ça ne fait que l’accélérer ! Au lieu que l’arbre puisse encore respirer et éventuellement se régénérer, l’enfermement ne fait qu’aggraver le processus. Ce qui entraîne un cercle vicieux. Qui se termine par l’abattage avec rage de l’arbre qu’on n’a pas réussi à sauver. Mais quand il y a un problème, il est du devoir de l’homme de tenter de le résoudre et il ne suffit pas d’attendre qu’il se résolve tout seul sans corset. Il y a des tas de manières plus intelligentes et efficaces de le faire : lui donner de l’engrais, le soigner, l’élaguer, traiter les alentours, lui faire des prières, ou encore inventer une toute nouvelle manière de le guérir, qui pourra même le faire reprendre de plus belle.
Renforcer des règles de comportement et des valeurs choisies arbitrairement, qui généralement ne sont pas en phase avec la société actuelle, donc sont sans intérêt, et en stigmatiser d’autres (homosexualité, avortement, certaines pièces de vêtement obligatoires, etc.) est une attitude de même nature que celle des sectes religieuses. C’est-à-dire qu’elle amène une très forte emprise venue de l’extérieur sur l’individu, son comportement et ses valeurs. Ce qui rassure ceux qui sont désorientés et mal à l’aise, mais au prix d’une certaine mutilation interne. Parce que ces contraintes s’appliquent en premier lieu à eux-mêmes. Au total, ceux qui adhèrent à cette attitude y trouvent un certain bénéfice. Le problème vient quand ils veulent étendre cette contrainte aux autres, ce qui est une suite inévitable de ce choix. Aux autres qui n’ont rien demandé.
Quant à la critique de la société, elle se limite au procédé du bouc émissaire. Rhétorique vieille comme l’humanité, et qui commence dès la socialisation à l’école avec le « C’est pas moi M’dame, c’est lui ! » quand l’institutrice se retourne pour demander qui lui a lancé la craie. D’où vient cette image du « bouc émissaire » ? Comme beaucoup d’expressions populaires, de la Bible. Elle se trouve plus précisément dans le Lévitique, chapitre 16, versets 7 à 10 : « Et il [le grand prêtre] prendra les deux boucs et les présentera devant le Seigneur, à l'entrée de la Tente d'assignation. Aaron tirera au sort pour les deux boucs : un lot sera pour l'Éternel, un lot pour Azazel. Aaron devra offrir le bouc que le sort aura désigné pour l'Éternel, et le traiter comme expiatoire ; et le bouc que le sort aura désigné pour Azazel devra être placé, vivant, devant le Seigneur, pour servir à la propitiation, pour être envoyé à Azazel dans le désert. » Les versets 21 et 22 précisent : « Aaron appuiera ses deux mains sur la tête du bouc vivant [celui destiné à Azazel] ; confessera, dans cette posture, toutes les iniquités des enfants d'Israël, toutes leurs offenses et tous leurs péchés, et, les ayant ainsi fait passer sur la tête du bouc, l'enverra dans le désert. Et le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une contrée solitaire, et on lâchera le bouc dans ce désert ». Ce qu’il faut retenir de ce texte, en plus du fait que le grand prêtre fait passer les péchés d’Israël sur le bouc en lui imposant les mains sur la tête, ce qui est une opération magique, faite par un geste rituel et des paroles, c’est que les deux boucs choisis au départ sont identiques. Voilà bien l’essence de ce procédé mental : le coupable est identique au non-coupable, c’est-à-dire à soi. Même si on utilise des « marqueurs », des signes pour reconnaître la catégorie de coupables, comme la couleur de la peau, l’accent, le costume, la coiffure, il n’en reste pas moins que ce sont des hommes et des femmes de la même nature que ceux qui les désignent comme coupables. Ils leur font porter la responsabilité de problèmes, par une même opération magique exercée par la parole. Problèmes dont ils ne sont objectivement pas responsables, mais dont on arrive toujours à démontrer la causalité par une chaîne de raisonnements boiteux qu’on présente comme la vérité. Il y a 2.500 ans, Platon s’insurgeait contre les sophistes, qui parvenaient à démontrer et à faire croire n’importe quoi au peuple. La voie la plus courte pour résoudre un problème, c’est d’en accuser son semblable et de le tuer ou de le faire partir. Mais est-ce que ça a déjà une fois résolu un problème ? Pour finir, comme nous l’avons vu avec l’image de l’arbre et du corset, en fin de compte, ça se retourne contre l’accusateur, car il n’y a plus de limite au cercle vicieux.
La seule solution La seule solution que l’extrême droite propose donc aux problèmes de la société, et ce depuis toujours, c’est l’élimination du bouc émissaire. Ou au moins son éloignement. C’est la plus simple des solutions. Elle émerge à chaque fois qu’on n’en a pas d’autre. Et d’une certaine manière c’est compréhensible. En désespoir de cause, quand personne ne propose de solution ou ne propose que des solutions dont on sait après un certain moment qu’elles ont échoué et qu’elles échoueront encore. Et tout le monde n’est pas capable de trouver de nouvelles solutions quand toutes celles proposées ont échoué. On ne peut pas reprocher aux « gens du peuple » quelle que soit leur classe sociale, c’est-à-dire à tous les non-politiques, de ne pas trouver de solution par eux-mêmes. Par contre, on peut reprocher aux politiciens d’extrême droite : 1° d’avoir choisi la facilité ; 2° de proposer une solution par nature inefficace en faisant croire qu’elle va l’être. Je ne demande même pas aux politiques d’avoir des idées par eux-mêmes, mais je leur demande d’en trouver et d’en appliquer des qui résoudront effectivement les problèmes considérés. Avoir des idées et les appliquer en politique peuvent être deux choses différentes.