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Le travail disparait. Profitons-en !

Dette = Fraude

  • katalinvital
  • 18 avr.
  • 3 min de lecture

Depuis des décennies, nos autorités nous bassinent (en France on dirait nous « tannent ») avec l’austérité. Que signifie ce terme ? C’est une réduction des dépenses publiques motivée par le fait qu’il n’y aurait pas suffisamment de rentrées fiscales pour y faire face. Il y a donc deux éléments en jeu : les recettes et les dépenses, qui n’ont pas l’air de s’équilibrer. La réponse à ce problème, dont l’Union Européenne est le porte-parole, et qui est relayée par tous les régimes sociaux-démocrates, c’est que ce sont les dépenses qui sont trop élevées … Les régimes de droite ou de centre-droit quant à eux, réduisent les dépenses sans se donner la peine de le justifier…

 

Or l’économie n’a jamais été aussi productive et efficace. Entre 1973 et 2011, la productivité horaire avait augmenté de 80,4 % [1] Entre 2012 et 2019 elle a encore augmenté de 7,7 %[2]. Actuellement, on a certainement passé les 90 %. Ce qui implique que les bénéfices ont suivi plus ou moins la même évolution … Alors comment se fait-il que les recettes ne soient plus suffisantes ? On nous dit que ce sont les dépenses qui sont excessives. Mais par rapport à quoi ? A partir de combien de lits d’hôpital par nombre de population peut-on considérer que c’est excessif ? A partir de combien d’enfants par classe à l’école peut-on considérer que c’est excessif ? A partir de quel montant de la retraite, ou du chômage ?

A partir de quand l’art devient superflu ?

 

Si on investigue alors du côté du « manque », du « trop peu », on s’aperçoit qu’en 2013, la perte de revenus pour les pays de l’Union Européenne due à la fraude ou à l’évasion fiscale est évaluée à 1.000 milliards d’euros par an. Ce qui est un chiffre colossal. Comparons tout de suite le « trop » et le « trop peu ». Si nous prenons la France en 2011[3], la fraude plus les diverses exonérations fiscales atteignent 158 milliards de recettes perdues. Le déficit cumulé de l’État et de la Sécurité́ sociale cette année-là̀ s’élevait à 110 milliards ! La démonstration me semble claire …


Alors, comment c’est possible ? Il y a deux procédés qui portent ainsi préjudice à la société entière : les cadeaux et la fraude, appelée aussi « l’évasion ». Les déductions et les exonérations légales d’impôts que font les États ou les Ministres des Finances pour certaines personnes, ne sont donc pas à proprement parler des fraudes mais des « cadeaux » fiscaux qui sont exploitée au maximum par les entreprises. Ce sont des diminutions d’impôts que le pouvoir consent volontairement. Tandis que la fraude ou l’évasion fiscale, qui sont à la limite de la légalité, comme le fait d’installer fictivement les sièges sociaux, les succursales ou des domiciliations dans les paradis fiscaux, ne sont pas « offertes » par le pouvoir mais sont, on le constate, tout à fait tolérés. D’ailleurs, au lieu de dire « paradis fiscal », ce qui est le point de vue du fraudeur, on devrait dire « enfer fiscal » si on se place du côté de la société.


Il y a une troisième manière de soustraire frauduleusement de l’argent à la collectivité, c’est le détournement. Prendre dans le coffre quand on en a la clé n’est pas admissible. Si les responsables et acteurs de la fraude, personnes, entreprises et cabinets d’avocats spécialisés, ne sont jamais dénoncés (sic) ; si les personnes bénéficiant de cadeaux fiscaux importants le sont parfois par des députés courageux et compétents ; les détourneurs d’argent public se retrouvent parfois sous les feux des médias en cas de condamnation pénale ! On peut se demander quelle part de ces détournements sont ainsi mis à jour et condamnés …


Pour finir, ce qui compte ce sont les conséquences sur l’attitude du citoyen par rapport à la politique et aux politiciens[4]. Soit il s’indigne de tout en permanence mais en reste là, au comptoir de son bistrot ou devant son ordinateur à « faire la révolution avec des clics » ; soit il admet le détournement en lui trouvant l’une ou l’autre excuse ou circonstance atténuante, et le détourneur, ou en tout cas son parti, n’en subit aucun préjudice ! Voire, c’est la Justice qui est mal jugée.


Pourtant, tout comme au niveau individuel, la lutte pour la reprise de la diminution du temps de travail sans diminution de salaire ; au niveau collectif, la lutte pour la reprise des contributions fiscales légitimes, sont les deux luttes fondamentales pour faire progresser notre société et éviter la montée de l’extrême droite.

______________________________

[1] Chiffres et graphiques cités dans « Nouvelle Révolution » (2018), pages 74 et 75

[2] Rapport de l’OCDE

[3] Je suis désolé si les chiffres datent. Mais les ordres d’idées sont pertinents, d’autant plus que l’évolution ne fait que s’aggraver.

[4] Voir mon dernier blog « La fin de la politique »


André Vital - vendredi 18 avril 2025


Vous trouverez ici un texte sur le même sujet paru dans l’édition de 2018



 Chaque semaine un extrait du livre à la page "Découvertes"


 
 
 

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