Peut-on revenir à une société industrielle ? La recette magique de Trump.
- nouvellerevolution
- 26 avr.
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Dernière mise à jour : 9 mai
Une des conditions qui a indiscutablement favorisé le développement économique de nos pays ont été les droits de douane. En effet, rendre plus chers les produits manufacturés dans d’autres pays que les mêmes fabriqués chez soi en leur imposant des droits de douane, permettait de « fausser la concurrence » au bénéfice des producteurs nationaux. Et la donne était équilibrée parce que chaque pays faisait de même. D’ailleurs, la plupart des produits portaient fièrement la mention « Made in … ». Parce que l’origine, nationale ou extra-nationale était un critère important d’achat, que ce soit en positif ou en négatif.
Mais il n’y avait pas que ça pour développer un pays ! Il fallait principalement 3 choses. 1° Une classe capitaliste entrepreneuriale, qui avait l’énergie et l’imagination pour travailler, créer, et prendre des risques. 2° Un prolétariat nombreux, compétent et organisé, qui avait aussi le travail comme valeur. 3° Un État au service du Capital, qui était garant de la propriété privée et qui réprimait les revendications du prolétariat, mais qui développait les transports, les communications, l’éducation et la santé.
Or il me semble que les 2 premières conditions ont substantiellement disparu, tandis que la 3ème est achevée, mais hélas en voie de régression. Approfondissons !
1° Une classe entrepreneuriale. Le capitalisme dans nos pays développés a cessé d’être industriel et est devenu financier. Un bel exemple sont les fonds de pension qui achètent et vendent dans le monde entier, des usines, des mines, des terrains, des immeubles, des infrastructures, souvent pour les fermer, les revendre ou les abandonner peu après si ça ne rapporte pas assez. Aussi, la multiplication des produits financiers dérivés, ainsi que les monnaies virtuelles, qui rapportent aussi sans travailler ni faire travailler.
2° Un prolétariat nombreux et compétent. Celui-là a disparu aussi parce que les deux siècles de luttes ouvrières avaient précisément pour but de supprimer la condition de prolétaire. Ce qu’ils ont réussi. « Plus jamais le travail industriel » a été ce qu’ils ont pu transmettre à leurs enfants ! Si Trump veut réindustrialiser l’Amérique, il devra faire rentrer des centaines de milliers de mexicains, de latinos et de prolétaires de tous les autres pays
« pas encore développés » qui sont encore d’accord de travailler dans l’industrie.
Comme quoi, ce n’est pas la concurrence de la Chine qui crée nos problèmes économiques et la dérive de notre société, mais la classe capitaliste locale qui depuis les années ’80, refuse de continuer à augmenter la redistribution partielle des bénéfices due à l’accroissement continu de la productivité vers les travailleurs, comme cela s’est fait depuis le début de la société industrielle. Redistribution qui devrait se faire, non plus en augmentations de salaires mais en diminution du temps de travail. Classe capitaliste qui depuis la même époque, a cessé de payer ses impôts[1]
Pour la redistribution, avec la complicité des syndicats qui ne revendiquent plus rien, et pour les impôts avec la complicité de l’État, qui ne revendique rien non plus. Et qu’est-ce que les citoyens revendiquent ?
André Vital
vendredi 26 avril 2025
[1] Voir mon blog de la semaine passée « Dette = Fraude »
Vous trouverez ici un texte sur le même sujet paru dans l’édition de 2018
Chaque semaine un extrait du livre à la page "Découvertes"
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