Une révolution copernicienne
- nouvellerevolution
- 10 mai
- 3 min de lecture
Nicolas Copernic est l’astronome polonais du début du XVIe siècle, qui a démontré que c’était la Terre qui tournait autour du Soleil et non l’inverse. On appelle « révolution copernicienne » un changement dans les conceptions du monde ou de la société tel qu’il inverse radicalement les points de vue.
Depuis l’invention du travail salarié par la révolution industrielle à la fin du XVIIIe siècle, le travail occupe une place centrale dans nos vies : la plus grande partie de la journée, de la semaine, de l’année et de la vie. Tout le monde travaille, les hommes comme les femmes, et on commence de plus en plus jeune avec le travail étudiant et on termine de plus en plus vieux avec le recul de l’âge de la retraite.
Le temps de non-travail est occupé par les tâches ménagères, les courses et ce qu’on appelle « les loisirs ». Quand c’est pour plusieurs jours, cela s’appelle les « vacances ». Au début, les travailleurs, hommes, femmes et enfants travaillaient jusqu’à 15 h par jour, 7 jours sur 7, ce qui faisait environ 100 heures par semaine. Grâce aux luttes ouvrières, ce temps a petit à petit été réduit. En 1919 en France et en 1021 en Belgique, la loi entérine la journée de 8 h sur une semaine de travail de 6 jours, ce qui fait 48h, donc juste la moitié ! En plus des revendications ouvrières, ce qui a permis cette évolution est l’augmentation permanente de la productivité. Ce qui fait qu’à chaque diminution d’heures de travail ou d’augmentation de salaire, l’augmentation des bénéfices préalable est telle, que le patron et/ou les actionnaires gagnent quand même plus qu’avant. Et il n’y a pas de raisons que cette évolution s’arrête, puisque la productivité continue à augmenter !
Si cette évolution reprend, grâce à une reprise des revendications des travailleurs[1], à un certain moment, le temps de non-travail sera plus important que celui du travail. Tout en continuant à assurer le même salaire aux travailleurs et des revenus en hausse (pourquoi pas ?) aux patrons et/ou actionnaires. Ce sera là le « point de bascule », la révolution copernicienne, quand ce ne sera plus le travail qui sera au centre de notre vie et les loisirs qui gravitent autour, mais ces derniers qui seront au centre et le travail qui sera autour, en périphérie, qui sera devenu secondaire. Ce non-travail, je l’appelle l’ACTIVITÉ.
Parce que l’ACTIVITÉ c’est beaucoup plus que du non-travail, des loisirs ou un hobby. C’est tout ce qu’on fait et qui n’est pas soumis aux 3 caractéristiques du travail que j’ai rappelées dans mon blog du 21 mars : 1° elle ne doit pas se faire dans un lieu et un temps déterminé ; 2° elle ne se fait pas pour et sous l’autorité d’un patron ou d’un chef ; 3° la rémunération n’est pas différée, c’est-à-dire que ça fait plaisir au moment où on le fait ! Ce sont toutes les activités artistiques, sportives, spirituelles, sentimentales, sexuelles, religieuses, artisanales, politiques, de voyage, de découvertes, d’apprentissage, de recherche, d’aide aux personnes, de fêtes, de relations humaines ou avec le nature, et encore une infinité d’autres…
Qui est intéressé ?
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[1] C’est le point crucial !
André Vital
le samedi 10 mai 2025
Vous trouverez ici un texte sur le même sujet paru dans l’édition de 2018
Chaque semaine un extrait du livre à la page "Découvertes"
Intéressant. Mais pour cela, il faudrait éduquer les enfants à savoir s'amuser tout seul sans la présence d'un adulte. L'autonomie créative ne s'acquiert pas si facilement. Aujour'hui les jeunes sans le sein-smartphone, sont démunis et ne savent pas quoi faire de leurs heures perçues comme vides... Heureusement on n'envisage d'interdire les smartphone à l'école en espérant qu'ils auront encore envie de construire des cabanes dasn les arbres ou s'inventer des jeux avec trois fois rien.
Très intéressant !